Réalisateur : Sergei Eisenstein (1925)
Acteurs : Alexandre Antonov (le militant ouvrier); Gregori Alexandrov (le contremaître); Maxime Chtraukh (l'indicateur); Ivan Kliouvkine (l'activiste); Mikhail Gomorov (l'ouvrier qui se pend); Boris Yourtzyev (le roi de la pègre).
Mon premier d’Eisenstein, et également le premier d’Eisenstein! Je n’ai pas eu vraiment l’occasion de fréquenter le cinéma soviétique, mais en ce qui concerne celui de Sergei, j’en suis resté sur le cul.
J’ai tout de suite sentis que La Grêve était très riche. Une véritable mine de diamant au niveau des procédés cinématographiques, comme lorsqu’on peut remarquer cette parfait maitrise des fondus enchainés, avec une superposition des plans (cf. Les “portrait” des agents du prolétariat: le Renard, le singe, le hibou etc...) qui nous donne une signification a un tas de chose...
D’ailleurs, un des procédés (un montage en parallèle) que j’avais déjà vu dans Apocalypse Now (la scènes de fin où la vache se fait abattre en parallèle avec le personnage de Marlon Brando) m’a fait exactement penser à la boucherie de la fin. Tout ça pour dire qu’Eisenstein, avant tous, avait pensé à ces choses là, et qu’il est donc un génie du cinéma des années, surtout des années 20. Je n’aurais jamais cru que quelqu’un aurait eu l’intelligence de manier la pellicule de cette manière là si tôt.
Et puis, après tout, c’est un film tout à faire fascinant au niveau de la bande-son, et la rapidité avec laquelle l’action passe devant nos yeux. L’image et le son ont vraiment l’aire de faire l’amour. On peut ressentir l’effet d’une puissance, comme une usine d’armement lourd... ou tout simplement le bruit des pas des mouvements de masses qui m’ont carrément bluffé. Je trouve que ce film a un charme très particulier, un charme que je n’ai trouvé nulle par ailleurs. C’est donc un film que je conseil à tous cinéphile.
Même si ses personnages manquent beaucoup de profondeur, d'âme.
Si tu te passionne pour le cinéma Russe, sur la même époque je te recommande chaudement Au bord de la Mer Bleu de Boris Barnet. Un bijou.