Art-boy

Jardin des maboules

Dimanche 27 novembre 2011 à 0:27

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Réalisateur 
: Sergei Eisenstein (1925)

Acteurs
: Alexandre Antonov (le militant ouvrier); Gregori Alexandrov (le contremaître); Maxime Chtraukh (l'indicateur); Ivan Kliouvkine (l'activiste); Mikhail Gomorov (l'ouvrier qui se pend); Boris Yourtzyev (le roi de la pègre).

Mon premier d’Eisenstein, et également le premier d’Eisenstein! Je n’ai pas eu vraiment l’occasion de fréquenter le cinéma soviétique, mais en ce qui concerne celui de Sergei, j’en suis resté sur le cul.
J’ai tout de suite sentis que La Grêve était très riche. Une véritable mine de diamant au niveau des procédés cinématographiques, comme lorsqu’on peut remarquer cette parfait maitrise des fondus enchainés, avec une superposition des plans (cf. Les “portrait” des agents du prolétariat: le Renard, le singe, le hibou etc...) qui nous donne une signification a un tas de chose...
D’ailleurs, un des procédés (un montage en parallèle) que j’avais déjà vu dans Apocalypse Now (la scènes de fin où la vache se fait abattre en parallèle avec le personnage de Marlon Brando) m’a fait exactement penser à la boucherie de la fin. Tout ça pour dire qu’Eisenstein, avant tous, avait pensé à ces choses là, et qu’il est donc un génie du cinéma des années, surtout des années 20. Je n’aurais jamais cru que quelqu’un aurait eu l’intelligence de manier la pellicule de cette manière là si tôt.

Et puis, après tout, c’est un film tout à faire fascinant au niveau de la bande-son, et la rapidité avec laquelle l’action passe devant nos yeux. L’image et le son ont vraiment l’aire de faire l’amour. On peut ressentir l’effet d’une puissance, comme une usine d’armement lourd... ou tout simplement le bruit des pas des mouvements de masses qui m’ont carrément bluffé. Je trouve que ce film a un charme très particulier, un charme que je n’ai trouvé nulle par ailleurs. C’est donc un film que je conseil à tous cinéphile. 

Dimanche 20 novembre 2011 à 23:24

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Réalisateur 
: Michel Hazanavicius

Acteurs principaux : Georges Valentin (Jean Dujardin) Prix de l'interprétation masculine (Cannes) ; Peppy Miller (Bérénice Bejo) ; Al Zimmer (John Goodman) ; Clifton (James Cromwell)

Cela va faire un petit moment que je l’ai vu, mais je tenais absolument à écrire là-dessus. The Artist n’est pas un « film en noir et blanc muet, et donc emmerdant ». Non, c’est un film en noir et blanc muet très captivant !

Ce film est magnifique. Avant de m’assoir dans la salle de cinéma, je m’étais mis en tête qu’il pouvait être sympa, sans plus... tandis qu’au final, il a percer en plein cœur le sommet de mon estime.
J’ai personnellement été à l’avant-première de The Artist en présence de Jean Dujardin et du réalisateur Hazanavicius. Le fait d’avoir vu Dujardin a sans doute joué. Mais là où on ne pourra me contredire, c’est que, en dépit du fait que je n’ai toujours pas vu OSS 117 et autre, Dujardin est devenu pour moi un acteur très brillant. Il a pour moi remonté à la surface des meilleurs acteurs, et pour cause le fait que le film est muet, dans lequel il ne parlera pas, hormis à la fin « with pleasure ». Un acteur qui sait jouer à la manière du cinéma expressionniste allemand des années 20-30, c’est un acteur en Or. Evidement, cela n’est pas pour diminuer le rôle qu’a eu Bérénice Bejo, qui joue aussi extrêmement bien. Et puis elle est belle <3

Le sujet que traite le film est tout aussi captivant : le passage du cinéma muet au parlant. Je trouve que le film le traite de façon maitrisée, on voit bien que rien n’est laissé au hasard, que tout a été calculé, réfléchit, pour nous faire comprendre nous spectateur que dans le cinéma des années 20-30, beaucoup d’acteurs ont tragiquement coulé avec leur carrière. Par ailleurs, l’image des trois singes (Je ne vois rien ; je n’entend pas ; je ne parle pas) que l’on voit à plusieurs reprises dans le film exprime très bien ce pourquoi les grands acteurs se perdent au moment où l’on veut que les gens parlent. En gros, il exprime le profond orgueil du personnage principal.

D’emblée dans la séquence d’introduction, j’ai trouvé la mise en abyme admirable. Jean Dujardin qui ne veut pas parler dans son propre film (« Tu va parler oui ?! » des ravisseur qui torture Dujardin), qui est déjà dans un film muet, celui que l’on regarde. Et puis cette transition que l’on va faire pour passé du muet au parlant est très bien faite (notamment au niveau de la bande son). D’un coté le vieux qui coule, et de l’autre la jeune Peppy Miller et son ascension... tout ça accompagné d’un parfum d’amour dans l’histoire.

Non ce film est très réussit, je ne me suis pas emmerdé du tout. Je n’ai pas perdu une miette du spectacle. Je dirais même que « This is Cinema »...

 

 

Dimanche 20 novembre 2011 à 1:56

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Réalisateur : Buster Keaston, Clyde Bruckman

Acteurs Principaux: Johnnie Gray (Buster Keaton); Annabelle Lee (Marion Mack)

Pour tous ceux qui sont friand de la vieille pellicule, voici un film qu’il vous faut absolument voir (un grand classique certes). Un film qui m’a beaucoup plu si vous aimer Chaplin, Griffith... Mon premier de Keaton.

Tout d’abords la mise en scène est irréprochable. En dépit du fait que nous n’avons pas de son (hormis la musique) et que le film soit démuni de bien d’autres techniques semblable à ceux de nos jours, il peut aussi bien vous faire rire, comme vous faire ressentir le sentiment de pitié, de tristesse. Cela me faisait vraiment penser à Charlie Chaplin, et sa manière de jouer, particulièrement, qui nous berce le cœur d’une multitude de sentiment en l’espace de deux heures (comme dans The Gold Rush, très émouvant). Keaton, lui aussi très bon acteur, rajoute à son génialissime mise en scène le talent d’un acteur qui nous amuse, qui tourne au ridicule, mais dont nous comprenons à 100% le personnage avant tout.
La course poursuite (qui va dans deux sens, mais surtout à l’aller) est pratiquement à couper le souffle, étant donnée que les péripéties comique de Keaton ne s’arrêtent pas, et à tel point qu’on se demande à la fin « Mais il est pas fatiguer là ?? ». Cela pourrait être le seul défaut du film, sans doute un peu trop lourd et un peu irréaliste de temps en temps.

Mais évidemment on oublie vite tout ça, car le train continue toujours d’avancer !! =P

Dimanche 6 novembre 2011 à 0:26

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Réalisateur
 : David Lynch

Acteurs principaux: Antony Hopkins (Frederick Treves); John Hurt (John Merrick, alias Elephant Man)

Je ne vais pas écrire des masses pour ce film, simplement parce que je pense qu’il est préférable, surtout pour celui-ci, de le ressentir, plutôt que de le comprendre et de l’analyser. Certes beaucoup de films rejoignent cette façon de penser, mais Elephant Man m’a personnellement éblouit le cœur. Sans doute le film le plus humain du monde.

“I am not an Elephant. I am not an animal. I am a human being!”

Voici donc les paroles célèbres de ce chef d’œuvre, et qui résume tout le film, et bien plus... Enfin, même si tout le monde ne supporte pas la vision de l’Homme déformé, je le conseil vivement à tous, au moins pour voir l’homme saint qui l’habite.

Vendredi 4 novembre 2011 à 22:07

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Réalisateur
 : David Fincher

Acteurs Principaux : Edward Norton (Cornelius), Brad Pitt (Tyler Durden),  Helena Bonham Carter (Marla Singer)

Fight Club, c’est bien. C’est même très bon. Mais la chose que je déteste dans Fight Club c’est cette chose très mal comprise par pratiquement 80% des gens à qui j’en parle. Une idéologie exprimée à travers cette forte violence (ainsi que le dédoublement psychologique de Cornelius), ce qui se transforme en une forme d’influence surtout auprès des jeunes qui disent, et je les entends d’ici : « Oha ! Fight Club c’est trop bon ! T’as vu quand ils se tapent ? Ça déchire ».
Et puis ce fameux savon… quel emblème ! Perso je le trouve excellant. C’est un produit de consommation industriel avec lequel on se lave, mais ici, c’est pour tout faire péter… pas mal du tout, j’ai beaucoup aimé le déclic : les fruits de la société utilisés contre ce dernier. Le savon peut aussi prendre un autre sens, comme celui de se laver des idées inculquées dans notre tête par la société, la soit disant image de l’homme avec un grand H etc…

Bon, on a tous compris que le film véhicule un message anticapitaliste, anarchiste même, et qu’il s’inspire d’ailleurs d’un bouquin (dont le nom m’échappe) écrit pas un anarchiste anglais du XIXème  siècle. C’est très beau, très bien, on devrait tous penser comme Fight Club !
Mais cette violence dont je vous parlais émane tout simplement d’une volonté inconsciente à vouloir laisser une trace extérieure de l’autre personnalité de Cornelius qui n’était qu’au début du film une idée, ou forme sous-jacente, qui n’interagissait que dans l’esprit du personnage d’Edward Norton (cf. les inserts hyper rapide de Brad Pitt à plusieurs reprises) symbole également de l’anarchisme.

En ce qui concerne le Fight Club en lui-même, c’est un regroupement d’individu dans lequel nous pouvons donner libre cours à notre état bestial, une sorte de régression de l’homme moderne à l’état animal. Cette violence doit évidemment être comprise comme une concrétisation de l’idéologie. Mais avant tout, le Fight Club est un autre monde, où l’on parle un tout autre langage que celui de la civilisation. Il n’y a d’ailleurs pas de langage, hormis le langage de la violence. Cela est confirmé par les fameuses règles du Fight Club « Il est interdit de parler du Fight Club », ce qui d’emblée impose une censure de pouvoir communiquer avec le monde extérieur.
Cette violence sert également de régression comme je l’ai dit, mais régression dans le sens où l’individu est ramené à l’image un tas de viande et d’os qui bouge, avec une diminution écrasante de la réflexion de l’esprit « Vous n’êtes pas exceptionnel ».
En gros, le Fight Club est une prison décoré comme un monde meilleur dans lequel on rentre facilement et avec enthousiasme. Un véritable zoo dans lequel on regroupe des macaques ambulants (tient des « singes de l’espace »). Ce qu’il faut retenir du Fight Club, c’est qu’il nous offre l’opportunité de nous libérer d’une oppression qu’est celui de notre société, pour en rentrer dans une autre. C’est exactement comme vendre son âme au diable.

Moi ça me fait vraiment marrer les partis politiques, et surtout d’extrême gauche, qui utilisent les symboles fort de Fight Club pour attirer la jeunesse dans leur rang (« Tu n’es pas ce que tu possèdes »), c’est trop facile quoi, je les vois aller dans la jeunesse identitaire, etc etc…
Mais ce que tout le monde ne sais pas, c’est que si l’on rentre profondément dans les entrailles de Fight Club, on s’aperçoit que le film à tendance à faire beaucoup trop l’éloge d’une intelligence du mal, autoritaire, qui va à l’encontre total de l’humanité, et sans parler au nom d’un parti ou d’un model quelconque tel que le capitalisme ou autre...
Moi j’avoue que la première fois que je l’ai vu, je me suis fait complétement manipuler par la technique cinématographique de David Fincher, et j’étais comme tout le monde en train de brandir l’étendard Anticapitaliste, anti consommation, anti individualiste, car c’est quand même vrai en un sens, nous nous faisons également manipuler de A à Z par l’autre côté qu’est la société de consommation.

Au final on se retrouve écarteler entre l’idéal de notre société, et celle de Fight Club… dans tous les cas, je pense que la meilleurs chose à faire est de tracer notre propre chemin, et de ne pas sombrer dans les extrêmes, car le diable nous y attendra toujours.

Merci David Fincher pour ce film très intéressant, dont le souffle artistique est très puissant, et d’avoir fini ce film sur cette note de liberté, celle de Cornelius, ainsi que celle de la société… mais l’insert très rapide de cette putain de bite à la fin reste pour moi énigmatique… Je pourrais l’interpréter de mille façons.

 

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