Art-boy

Jardin des maboules

Dimanche 6 novembre 2011 à 0:26

http://art-boy.cowblog.fr/images/elephantman.jpg
Réalisateur
 : David Lynch

Acteurs principaux: Antony Hopkins (Frederick Treves); John Hurt (John Merrick, alias Elephant Man)

Je ne vais pas écrire des masses pour ce film, simplement parce que je pense qu’il est préférable, surtout pour celui-ci, de le ressentir, plutôt que de le comprendre et de l’analyser. Certes beaucoup de films rejoignent cette façon de penser, mais Elephant Man m’a personnellement éblouit le cœur. Sans doute le film le plus humain du monde.

“I am not an Elephant. I am not an animal. I am a human being!”

Voici donc les paroles célèbres de ce chef d’œuvre, et qui résume tout le film, et bien plus... Enfin, même si tout le monde ne supporte pas la vision de l’Homme déformé, je le conseil vivement à tous, au moins pour voir l’homme saint qui l’habite.

Vendredi 28 octobre 2011 à 22:04


(étant donné que j'ai un gros bug pour afficher les vidéos sur mon blog, je vous file le lien:
http://www.youtube.com/watch?v=cVDxctavOEo, 12 minutes de régal!!)

[Bien que ma culture des courts métrages ne soit pas très riche, je tiens à dire avant tout que ce film m’a tout simplement coupé la respiration, dans le bon sens de l’expression, et pour cause les raisons que je vais tenter de décortiquer le mieux possible]

Le thème principal de ce film/reportage est l’être humain, ainsi que tout ce qui se rattache à ce dernier (le monde, l’argent, la société, la guerre, la religion…). Le personnage principal du film, ou du moins, l’élément principal du film, va être une tomate. Nous suivons en effet le trajet de cette tomate à travers le monde, l’homme et son mode de vie.

Ce qui est intéressant dans un premier temps, c’est la façon dont l’homme est perçu tout le long du film. D’emblée, nous avons un travelling avant vers la planète terre à demi-éclairée, qui tourne sur elle-même dans un noir absolu. Ceci souligne clairement l’intention du réalisateur qui fait de nous des étrangers du monde. Nous voyons les choses d’un point de vu extérieur, hors du monde, ce qui crée un certain recul. D’ailleurs, la voix off ne fait qu’amplifier l’effet d’être étranger au monde, par son ton hautement neutre et explicatif sur l’être humain, sa composition (« le télencéphale hautement développé et le pouce préhenseur ») etc.

Dans un second temps, le film joue beaucoup sur la frontière entre le tragique et le comique, à tel point que nous sommes forcé de rire en grinçant les dents. En effet, la parfaite combinaison entre les images et le son peut nous surprendre dans le bon sens, comme dans le mauvais, par exemple lorsque vont s’enchainer un champignon atomique en pleine action suivit d’une tomate se faisant cultiver. Les bruitages tels que la moto (Suzuki), le cri d’un homme (lorsqu’on présente le cerveau) sont des sons uniquement dédié au comique de l’absurde.
A cela, nous pouvons rajouter que la voix-off ne prend pas position, qu’elle ne fait que suivre bêtement la logique de notre société de consommation, et se base uniquement sur des faits reconnu telle que la différence entre le mammifère et le végétal. Ce qui est étonnant, c’est que la voix off met en évidence des contradictions par rapport à l’image. Contradiction dans le sens où nous avons par exemple caractérisé l’être humain à travers Susuki, et que pourtant le juif a reçu, malgré le fait qu’il soit un être humain, un autre traitement…  ce qui nourrit l’aspect satyrique du court-métrage.

Enfin, la rapidité avec laquelle le son et l’image progressent tout en étant parfaitement synchronisé joue également en faveur de cet effet de surprise drôle, et surtout très irritante à la fois.
D’une part, le langage de la voix off est très riche et rapide, ce qui ne nous permet pas de prendre de pauses et de revenir sur ce qui a été dit. Pareillement pour les images, nous avons le plus souvent des valeurs de plans très variable, qui s’enchainent, en particulier pour récapituler comiquement le parcours de la tomate (tomate, famille, poubelle, camion, porc …) à la manière d’un feu d’artifice qui ne cesse de surprendre nos yeux.
D’autre part, les seules moments lents sont ceux où l’on peut reconnaître, par exemple, les images des corps juifs de la Seconde Guerre Mondiale jetés dans un fossé, mais surtout à la fin quand on montre au ralentis les habitants de l’île aux fleurs sans fleurs. Ces instants nous permettent juste de ressentir une certaine émotion, plutôt que d’essayer de comprendre.

Ainsi, ce court-métrage m’a énormément plu pour son humour qui finit par ne plus en être un, et la manière de dénoncer les bassesses de notre système autant par le truchement de l’image que du son. Les failles de notre système sont résumées en ces 12 minutes de façon concise et claire, ce qui n’est apparemment pas facile à reconnaitre pour l’être humain avec « le télencéphale hautement développé et le pouce préhenseur », étant donné que depuis 1989, rien n’a pourtant changé, et que la tomate est même devenu le légume emblématique des OGM, ce qui nuit à la bonne nutrition de l’être humain…

 

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