Art-boy

Jardin des maboules

Mercredi 28 septembre 2011 à 20:21

http://art-boy.cowblog.fr/images/taxiDriver.jpg

Réalisateur: Martin Scorsese.

Acteurs principaux: Robert De Niro (Travis Bickle), Jodie Foster (Iris), Cybill Shepherd (Betsy)

On pourrait interpréter de beaucoup des manières le film Taxi Driver, surtout pour le dénouement que Scorsese nous propose à la fin.
Travis: Un dangereux psychopathe vu comme un héros? Un héros malgré lui? Un héros qui continue sa rêverie au-delà de la mort ?

En effet, ça laisse tout le monde bouche bée.
Pour ma part, je pencherais plutôt pour un héros tout court. Mais pas n’importe quel héros. Un héros original. Le personnage de Roberto de Niro, Travis, n’est autre qu’un « work in progress » constant qui n’a jamais atteint son état final. Et c’est justement là, je trouve, toute la beauté du personnage.

Etrangement, ce film me fait penser à Fight Club. Pourquoi ?
Le personnage lui-même me fait déjà penser à celui d’Edward Norton.
Il change complètement de mentalité, de personnalité. Il ne dort presque pas. Il est pris dans le cercle du travail, de la société, du trafic de la ville etc…
Tout comme notre ami Edward Norton, qui un jour manifeste des symptômes schizophréniques suite à cet excès de « métro-boulot-dodo » et tout ce qu’implique la société, Travis lui manifestera les symptômes d’un révolutionnaire qui veut se détacher de ce schéma-là.
C’est la naissance du héros.
Sans compter le fait qu’il venait juste de finir son service passé chez les Marines, Travis représente notre nouvel œil à travers lequel nous voyons différemment les choses de tous les jours. Et au finale, il va réellement finir par briser ce cercle de poissons dans lequel il s’emmerde vraiment.

Il faut l’avouer, on aura tendance à vouloir se détacher de cet œil et se dire : « mais c’est un psychopathe ce gars-là! »
Personnellement, après cette courte réflexion, j’ai quand même décidé de rester dans le délire du personnage. On voit très bien comment au fur et à mesure il change son aspect, d’une part mentale/comportementale (la fameuse scène du « Are you talking to me? devant le miroir»), puis physique (vêtement, muscu, coupe de cheveux…).
C’est la construction du héros.

Ce qui me plait notamment, c’est que Travis n’est pas un gars avec des supers pouvoirs, comme Superman, Batman ou tous ces mecs de Marvel. Il n’a pas de grand Destin à accomplir, ses actes ne sont pas déterminés par toute une histoire. Il n’est ni élu, ni encourager à être un héros. Il est tout simplement digne de ces supers héros grâce ses propres moyens seulement.

Lors de la scène où il décide de libérer Iris, je trouve que c’est vraiment filmé de façon épique. Digne d’un combat final, de la dernière lutte contre le mal, un superman en puissance qui fonce au nom de l’héroïsme. Les coups n’arrêtent pas, même notre héros est à bout de souffle, et le sang est évidement exhibé comme on exhibe une épée avant l’assaut finale.
C’est la gloire du héros.

Pour ce qui est de la scène finale, nous pouvons être convaincus que Travis est un héros. Mais quel tableau devons-nous faire de ce héros? Un héros victorieux ? Un Héros déchus ?
Moi, comme je vous l’ai dit, je ne me casse pas la tête, je trouve juste que c’est un héros.


Lundi 26 septembre 2011 à 19:57

http://art-boy.cowblog.fr/images/lawrenceofarabia.jpg
Réalisateur
 : David Lean

Acteurs : Peter O’Toole (Major Lawrence), Omar Sharif (Sherif Ali Ibn El Kharish), Anthony Quinn (Auda abu Tayi), José Ferrer (Turkish Bey).

Je n’ai pas vraiment de commentaire à faire sur ce film, je ne peux qu’en faire l’éloge, étant donnée la beauté visuelle, et surtout sonore, de ce chef d’œuvre de David Lean.

Lawrence of Arabia
est un des rare longs films que j’ai eu envie de revoir encore et encore, tout simplement pour son histoire (en référence à Thomas Edward Lawrence durant la première guerre mondiale), sa haute qualité visuelle et sonore.
Mais pour moi, sans compter ces qualités-là, ce qui le distingue des autres films, c’est notamment ce côté qui me fait rêver.
Bien que ce film soit évidemment basé sur des fait réel, une vraie histoire, rattaché à notre monde, nous devons avouer que nous sommes tout de même transporter dans un autre monde encore, un monde que certain comme moi ne connaissent pas beaucoup : le désert, le soleil, les chameaux, la culture arabe que je souhaiterais tellement intégrer un jour…
Bref, Lawrence of Arabia joue beaucoup sur la frontière entre la réalité et l’évasion, et comme je l’avais dit dans mon première article sur Le Seigneur des Anneaux, ce film renvois beaucoup à la première définition que j’avais donné au 7ieme Art : le rêve, l’évasion.
Je n’imagine même pas l’effet que ça m’aurait fait de le voir en 1962!

J’ai tellement kiffé ce film, et j’étais tellement bien dans l’ambiance du film, qu’il m’avait semblé avoir attrapé un coup de soleil après la séance! Un de mes films préféré, vraiment... d'ailleurs, cette musique du désert vient de temps à autre m'épanouir l'esprit. Ceux qui la connaissent savent bien de quoi je parle.

Lundi 26 septembre 2011 à 17:52

http://art-boy.cowblog.fr/images/Restless.jpg Realisateur : Gus van Sant.

Acteurs: Henry Hopper (Enoch), Mia Wasikowska (Annabel) Rio Kase (Hiroshi)


J’ai vu Restless au cinéma très récemment (il y a environs quelques jours), et je ne suis absolument pas déçu de ma séance, bien au contraire ! On pouvait s’y attendre, car c’est du Gus Van Sant, et puis en plus, on peut carrément remarquer la trace de sa signature dans le film (scènes parfois très lente, calme de réflexion et d’émotion…).
Cependant il n’empêche que ce film est très original dans le sens où nous voyons naitre et mourir une histoire d’amour dont le temps de vie est limité par la mort.

Si je devais par hasard peindre un tableau sur ce film, j’utiliserais trois couleurs : Le noir, le rouge, et enfin le blanc (les couleurs de Satan muhaha ! Mais Satan n’a heureusement rien à voir avec tout ça).
Le noir en premier, parce que nous sommes d’emblée dès le début du film baigné dans une certaine pensée, façon de vivre qui nous amène à tutoyer la mort (Enoch est en effet très amoureux des enterrements, et il a même un ami fantôme Hiroshi).
Ensuite rouge (emblématique de la passion amoureuse), parce que cette rencontre soudaine avec cette fille, Annabel, va amener le personnage principale à réunifier la mort et l’amour qui s’embrassent jusqu’au dernier souffle.
Et enfin le blanc pour la pureté, la vie.

Cette symphonie de couleur nous incite à percevoir la vie sous un autre angle. Qu’est-ce que l’amour sans la mort? Et qu’est-ce que la vie sans l’amour?
Dans le film, l’amour est cette chose qui a tendance à rester entre la vie et la mort, ce qui est représenté par Annabel qui, soudain, dans la première moitié du film révèle à Enoch qu’elle a cancer et qu’elle va mourir dans 3 mois.
Cet amour incarne une certaine frontière sur laquelle nous marchons sans arrêt, comme un fil suspendu à 100 mètres au-dessus du sol. Mais les frontières ne sont pas faite pour y rester, surtout pas dans le cas d'Enoch. Il devra en effet choisir entre vivre ou mourir, et ce choix ne sera évidemment pas facile à faire dans la mesure où Enoch est coincé à cette frontière, dans les bras de la douce Annabel.
Enoch va tout simplement vivre cet amour avec Annabel, et lorsque les échos de la mort se ferons sentir de plus en plus, il voudra d’une part mourir avec elle (la scène de la simulation de la mort d’Annabel), et d’autre part faire en sorte qu’elle vive absolument à ses cotés. Mais aucune de ces deux solutions ne sera possible, Enoch est comme prit au piège au sein d’une toile existentielle et sentimentale. Il ne peut pas la faire vivre, pour les mêmes raisons de santé, et ne peux pas mourir avec elle, car son ami fantôme, Hiroshi, lui en empêche à sa façon.

Oui, Enoch devra pour sûr accepter la mort de cet amour, la mort d’Annabel, pour vivre.

C’est ce qu’il va se passé. Nous nous attardons même pas sur une éventuelle scène de fin qui nous montre la mort tragique d’Annabel sur un lit d’hôpital. Nous ne voyons rien de tout cela, nous savons juste qu’elle n’est plus par la vision de ses funérailles dans lesquels Enoch voudra dire quelques mots. Finalement, il ne va rien dire, et se contente à la place de se remémorer, de la fin jusqu’au début, les moments passé avec Annabel. Il ne lui reste plus que des souvenirs.

Une véritable danse de l'amour entre la vie et la mort.

Jeudi 22 septembre 2011 à 23:05

http://art-boy.cowblog.fr/images/Camus.jpg

Quelques mots :
Ce fut pour moi un coup de foudre total, alors que je commençais à peine à l’étudier en première. Sans doute mon auteur préféré actuellement...
En vérité, ça n’a pas commencé par un coup de cœur, mais davantage par une lecture obligatoire de La Peste, que j’ai (je l’avoue) subi avec tout le travail du lycée […].
Au début, Camus avait un drôle de façon de raconter les choses, et ce fut pour moi très dur de comprendre là où il voulait en venir.
Néanmoins, et en partie parce que j’avais un excellent prof, j’ai réussi ensuite à percevoir, par le truchement de certains moments clef de l’œuvre*, le sens de ses propos. Puis en réalité, il s’avérait que Camus écrivais d’une façon simple, voire « classique » comme disait mon prof. C’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à sentir mon cœur battre chaque fois que je remettais les pages de La Peste sous mes yeux.

*ex. La scène du théâtre (La peste mise en scène) qui m’a beaucoup marqué*

 « La vie est ABSURDE ».*
Ce mot veut dire bien des choses.
Mais pour notre existentialiste, ce ne fut pas le cas. Pour Camus, la vie est Absurde, mais non dans le sens où elle ne sert à rien, ou qu'il faille tous aller se flinguer la tête. Mais Absurde dans la mesure où la vie n’a pas de sens, de direction déterminée, et que c’est pour cette raison précise que l’on peut lui donner à tout moment un sens, celui que l’on veut.

 

*La notion d’Absurde distingue notamment l’existentialisme de Camus à celui de Sartre, sans parler des points de vue politique etc…


Œuvres Marquante :
La Peste.
Le mythe de Sisyphe.
L’étranger.

Jeudi 22 septembre 2011 à 22:54

http://art-boy.cowblog.fr/images/2.jpg

La corruption de mes sens, le vide du doute, mon ardente froideur, le savoir insaisissable, mon existence de sable, périssable passion, l'obscurité morbide de mon ombre, et la violence du silence annihilateur.

C'est à travers l'ombre des murs invisible que je me laisse agonisant.
Et moi aussi, je peux dire: tu ne comprendras jamais.
Le souffle subjectif que personne ne peux respirer, un hibou blanc dans l'obscurité.
Une goutte d'eau dans ma tête, ce n'est peut-être qu'une petite veine.
Puis là: le hurlement sensuelle d'un loup, criant amoureusement à la lune.
Aussi Sauvage et instinctif que nous sommes, nous perdons notre raison d'exister.
Une symphonie de cries et d'angoisse, tristement jouée et violemment écoutée.
Que je pleure de me voir dans ce néant dont l'espoir fantomatique me piège!
La patte couleur divine du loup dans le rouge et la mort pourpre, pourtant glacée.
Et aucune note d'aucun cri ne monta faire l'ascension au sein de notre nature.

Condition.
"Le dos courbu, la tête entre les genoux: j'étais nu, parmi les fourches, les flammes de l'enfer. Mon cœur brula de froid, et ruisselait de la cendre le long de ma misérable existence.
Un éclaire déchira soudain le voile séparant mon essence de la réalité: c'est le plus grand cri du désespoir guettant, tel un prédateur, nos vies sensiblement existantes."


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